• NE LEVEZ PAS LA MAIN SUR NOS ENFANTS !

    Selon un rapport de la Banque mondiale, «bonnes performances macroéconomiques pour l’Algérie en 2007. Pour l’économie, je ne sais pas, mais pour les macros… 

    …pour sûr que l’année 2007 a été bonne !

    Le titre de cette chronique n’est pas de moi. Il m’a été inspiré par une déclaration de la fédération des parents d’élèves : «Ne levez pas la main sur nos enfants !» C’est tout simplement humain. Une maman et un papa ne sauraient souffrir l’idée que leur enfant soit frappé, bastonné ou même bousculé. Qui oserait d’ailleurs s’en prendre à des enfants lycéens ? Le régime. Le pouvoir. Le gouvernement. Et celui qui donne ses ordres au gouvernement. En gros, des gens dont les enfants ne risquent pas grand-chose en cas de charge policière contre une école. Pour une raison toute simple : leurs enfants ne sont pas là. Pour la plupart, ils étudient ailleurs. Dans d’autres pays. Et dès les cycles secondaires, s’il vous plaît. On comprend mieux dès lors que l’ordre donné à la troupe de briser toute manifestation lycéenne puisse être lancé avec autant de facilité et sans l’ombre d’un remords. Creusant encore un peu plus le fossé, la faille tellurique immense entre deux peuples étrangers l’un à l’autre, mais cohabitant encore sur la même portion de terre. D’un côté, le petit peuple des résidences surveillées, du littoral privatisé, des parcours sécurisés et balisés. De l’autre, le grand, l’immense reste du peuple. Le petit peuple fait sonner la charge contre les enfants du grand peuple. Sans émotion. Juste par fax, par téléphone ou par injonction aboyée aux oreilles dociles des exécutants : «Chargeeeeeeeeeeeeeeez !» Pourquoi s’émouvraient- ils ? Leurs enfants vont boire un Perrier and the Rocks à la sortie du bahut tout en commentant le dernier concert de Tokyo auquel ils ont assisté au Zénith. Au même moment, en Algérie, les enfants du grand peuple brandissent des banderoles sur lesquelles des mains ont peint maladroitement : «Arrêtez de nous assassiner lentement !»
    Et les parents des enfants du grand peuple se tiennent le ventre, ont peur et vous crient à la face : «Attention ! Ne vous avisez surtout pas de lever la main sur nos enfants.» Souvent, dans ce pays, les drames les plus terribles, les tragédies au long cours ont éclaté le jour où des adultes ont porté la main sur des enfants. Compulsez vos archives, messieurs du petit peuple ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

    par Hakil Laalam-le soir d'algérie


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