• La préhistoire humaine

    La préhistoire humaine

    S’il est une aventure qui captive les hommes, c’est bien celle de ses origines : l’histoire de l’Humanité.

    Les Préhominiens…

    Tout commence quelque part en Afrique de l’Est vers la « Rift – Vallée », cette zone où le sol bouge et se déforme sans cesse, impliquant des variations importantes aux niches écologiques. Les primates de l’époque,
    - 6 à 7 millions d’années, donnèrent naissance à des formes multiples et adaptées aux nouvelles conditions du milieu.
    Ainsi, la recherche actuelle qu’elle passe par «Adam» ou «Toumai» se focalise présentement dans ce secteur de l’Afrique.

    Les Australopithèques…

    Tout commence par une première forme humaine et donc bipède : LUCIE. C’est un Australopithèque de 3 millions d’années. Cette espèce est très petite, 1,20 à 1,40 mètre. Son régime alimentaire est déjà omnivore. Elle apprendra vers (- 2,5) million d’années à casser du caillou en l’occurrence du galet dit éclaté, mais pour le moment elle se contente d’aménager ce qui lui tombe sous la main : branches et ossements qu’elle utilise comme d’une arme. La pérennité de cette espèce durera prés de 2,5 millions d’années et s’éteindra ou elle est née : en Afrique.

    L’Homo habilis…

    Mais surgit l’Homme "vrai" qui est à la source de tout le rameau humain : l’Homo habilis. Cet individu est plus grand (1, 50 mètre) , il apprend rapidement à confectionner des outils sur des galets (galets aménagés). Ces outils encore visibles dans les fouilles témoignent du niveau de son intelligence certaine. Son berceau est là encore africain. On l’appelle Rudolfensis de la région du Kénia. Cette espèce sera suivie d’une autre très prometteuse pas beaucoup plus tard : l’Homo ergaster ou "les racines de l’Homo erectus".

    L’Homo érectus…

    C’est à partir de l’Homo erectus que la civilisation commence.
    Il va conquérir bon nombre de territoires variés, chauds ou froids. Il va commencer comme son prédécesseur la taille des galets : chopper et chopping-tool, il y a 2 millions d’années !
    C’est lui qui beaucoup plus tard va « inventer » le silex. Les plus vieilles utilisations du silex par l’Erectus se situent vers moins 1 million d’années en Chine (voir peut-être plus selon les dernières découvertes).
    L’homme choisira le silex pour trois raisons essentielles :

    1) c’est un matériaux abondant qu’il peut trouver aux aléas de ses déplacements.
    2) une fois éclaté, le silex possède des qualités de tranchant exceptionnels.
    3) la genèse sédimentaire de cette roche lui confère une excellente homogénéité facilitant grandement la taille.

    C’est lui qui réalisera aussi les premiers habitats élaborés vers (- 1,8) millions d’années.
    L’Erectus va conquérir la plupart des continents qui lui sont accessibles par voie pédestre, excepté donc l’Amérique et l’Australie.
    Les plus anciennes souches d’Erectus vont donner d’autres rameaux aux variétés humaines : à (- 1,5) million d’années vont se distinguer de cette souche d’Homo erectus ergaster, trois grandes lignées :

    1) une conduisant directement à l’homme moderne, l’Homo sapiens
    2) une autre permettant l’épanouissement des Neandertals
    3) une dernière envahissant l’Asie et l’Orient : les Pithécanthropiens.

    Quelque part en nous il y a forcément de l’Erectus qui sommeille.

    Les théories récentes de l’évolution humaine semblent accepter une parenté si proche de ces trois rameaux que certains chercheurs n'en font pas des espèces mais une seul avec des variations. Il faut comprendre que la spéciation sur deux millions d’années malgré l’isolement poussé de certaines populations, n’a pas pu aboutir à des espèces caractérisées, nous nous trouverions donc en présence de groupes interféconds.

    Les Pithécanthropien

    Les pithécanthropiens se développent sur tout l’Orient. Certains caractères dentaires (incisives en pelle) se retrouvent encore chez certaines populations asiatiques. On les retrouve en Chine à Pékin, à Java Bornéo et Sumatra. Tous ces gisements furent fouillés au début du siècle dernier, mais ils font l’objet de recherches actives par des spécialistes locaux. Les surprises seront de taille d’ici peu.
    Notons la présence dès 800 000 ans de foyers dans ces gisements. Toutefois il est difficile d’établir un lien entre l’homme présent et sa capacité à créer du feu. La prédominance des volcans avoisinants tendrait à faire accepter la thèse d’un prélèvement à la source de laves ou de braises.
    Les pithécanthropes et Sinanthropes on développés la taille du silex, mais sans jamais la maîtriser. Ils ont produit de grand nombres d’outils très peu caractérisés. On peut qualifier cette industrie d’opportuniste. Les éclats étaient souvent grossiers plus épais et larges que longs et fins. C’est une taille dite «clactonienne».

    L’Homme de Neandertal

    C’est l’Homme de Neandertal qui pour l’heure fut l’inventeur de la technique élaborée du travail du silex. C’est la technique dite LEVALLOIS, du nom de la localité des premières découvertes : Levallois-Perret en région parisienne. Cette technique lui permettra de réaliser de véritables chef-d’œuvres sur silex.
    C’est vrai, reconnaissons le-lui, l’Homme de Neandertal a tout maîtrisé pour ne pas dire tout inventé.
    On lui reconnaît la maîtrise du feu : technique par percussion sur la marcasite (minéral naturel sulfuré et ferreux Fe2S).
    Il est le premier à s’intéresser aux possibilités que peuvent offrir les os travaillés. Il confectionne bon nombre de pointes, lissoirs, poinçons etc. sur des os longs ou des bois de renne ou moins communément sur de l’ivoire de mammouth.
    Rendons à Neandertal ce qui appartenait à Cro-Magnon. Neandertal fut aussi l’inventeur, sans contestation possible de l’Art. Les plus anciennes gravures et sculptures qui furent découvertes en Russie et en Tchécoslovaquie sont de facture néandertalienne. C’est en France à Arcy/Cure prés de Lyon que Neandertal développe sont art. De nombreuses formes élaborées sur os, dents, ou coquillages furent découvertes. Le travail de rainurage ou perçage de ces matériaux fut réalisé en vu de fabriquer des pendeloques, colliers et bracelets.
    Neandertal fut le premier à se rendre compte de la supériorité de pénétration de l’os dans les chairs du gibier. Il confectionna à cette même époque de superbes sagaies en os ou en bois de renne.
    Dès le début l’Homme de Neandertal eut la bougeotte, il fut aussi l’inventeur de la tenue vestimentaire élaborée. Grâce à ces perçoirs en os il confectionna des protections en fourrures pour braver les terres hostiles et froides qu’il devait visiter : le nord et l’est de l’Europe. Il s’induit de cette capacité à se protéger une adaptation ou une prédisposition au froid mais surtout il déduit la possibilité de construire en peaux de bêtes des habitats mobiles.
    Ces peaux étaient tendues sur des perches de bois soigneusement travaillées à l’aide de silex.
    Neandertal ne brillait pas que de par son travail de la pierre. Il apparaît incontestable, depuis la ressente découverte d’un javelot quasi olympique dans une tourbière Suisse qu’il maîtrisait totalement le travail sur bois.
    Neandertal fut le premier à appréhender la vie après la mort, il s’en suivit un culte et probablement des croyances organisées autour d’un grand prêtre : le Chaman. On retrouve dans la vallée de Neander prés de Düsseldorf et disséminées dans toute l’Europe de nombreuses sépultures accompagnées de rituels à l’ensevelissement : ocres saupoudrées, fleurs en offrande, outils et défenses de mammouth enterrés avec le défunt.
    De toute évidence si la race de Neandertal a aujourd’hui disparu, il faut reconnaître qu’il nous a laissé les bases de notre civilisation moderne avec tout ce quelle contient d’us et coutumes.

    L’Homo sapiens

    C’est sur les rives de la Méditerranée que va apparaître le vrai Homo sapiens sapiens. Il va se dégager probablement d’une souche d’Erectus. Dans le site de Zuttiyeh prés de la mer morte a été exhumé un fragment de crâne qui possède des caractères intermédiaires entre Erectus et Homo sapiens.
    Il faut aussi noter que Homo sapiens et Neandertal vont longtemps se côtoyer en Palestine, depuis (- 100 000 ans) à (- 50 000 ans).
    La taille de l’Homo sapiens est importante mais très variable aux cours des âges et des secteurs géographiques. La plupart des hommes de Cro-Magnon mesuraient de 1,60 m à 1,88 mètre.
    Les techniques et coutumes de ces premiers sapiens furent identiques à celles des néandertaliens.
    L’Homo sapiens sapiens prendra le relais de toutes ses découvertes et les perfectionnera au maximum.
    Ainsi à partir de (-32 000 ans) date de début d’extinction reconnue pour Neandertal, nos Cro-Magnon vont s’ingénier dans tous les domaines.
    La taille sur silex va progresser jusqu’à l’extrême que peut supporter les limites de la matière : feuilles de laurier, pointes à cran, technique lamellaire avoisinant les 40 cm de longueur au néolithique, pointes de flèches ultra-miniaturisées, etc.
    Le travail sur os par l’invention de l’aiguille à chas, va perfectionner les coutumes vestimentaires. Un travail de couture très fin et précis permettra la création d’habits à la fois plus résistants, plus légers et plus chauds.
    Par cette même technologie, les habitats nomades suivront la même évolution, donc plus léger, plus chaud et surtout , transportables : les tipis du paléolithique inférieur au mésolithique.
    Le magdalénien va adapter la technique du travail sur os pour fabriquer des outils de pêche et de chasse très performants : preuves en sont les harpons, les sagaies et les fouënes.
    Peut-être pour ne rien oublier de lui il nous laisse bien à l’abri des grottes profondes et fermées comme des tombeaux, ses merveilleux témoignages de l’Art pariétal polychrome. Etaient-ce les icônes des sorciers puissants de tribus en recherche de nourritures ou de l’adoration au culte de la fécondité ? Pourquoi ne s’agirait-il pas de l’Art pour l’Art ? Une simple communication de l’exécuteur de l’œuvre pour son égaux ou envers l’homme du passé, l’homme à venir ou l’homme de l’au delà, l’«homme esprit»…

    L’EDEN était sur TERRE

    Depuis la période de Neandertal à Cro-Magnon il n’a jamais été observé sur les squelettes humains extraits des gisements ou sépultures, de séquelles osseuses dues à des blessures par armes. Seules sont constatées quelques morts accidentelles ou par suites de maladies. Les populations de ces temps reculés sont si numériquement faibles (300 habitants pour la période magdalénienne en Dordogne) qu’il apparaît évident que le souci principal de l’homme n’était pas de se faire la guerre. Le nomadisme était de rigueur, il fallait suivre tous ensemble le garde à manger ou périr. Non rien de guerrier ne transpire sur les parois des grottes ni sur les sculptures des bâtons de commandement ni sur les gravures sur calcaire ou ivoire de mammouth, l’Homme était trop occupé à assurer sa survie.
    Cet état de grâce changea avec le changement de régime climatique qui produisit le réchauffement de la planète. Il induisit une sédentarisation des groupes et une appropriation territoriale. Qui veut conserver son bien le défend et qui convoite celui d’autrui doit déclarer la guerre. Ainsi naquirent les premières armées composées bien évidemment du sexe fort. Ce fut le début de la fin, dès le départ du néolithique.
    Depuis l’histoire se répète sans cesse et l’Homme refait les mêmes erreurs comme par amnésie.
    L’Eden promise n’est-elle pas du passé ?

    Alain Morala


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